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Sueños Madrileños
2 décembre 2007

Dilemne cornélien

    Je me réveille Samedi, mal au crane, surement trop bu hier soir. Il doit me rester quelques traces de ce séjour à Paris : à peine dormi, visites enfilées, pas une minute de répit. Puis enchainement avec une semaine banale à Madrid. On a beau vous dire qu'à vingt ans vous pouvez tout faire, il m'arrive d'en douter...Ca doit être plus dur après.
    Mais il y a de ça dans l'Erasmus, l'idée de surtout ne pas s'arrêter, de bruler chaque calorie et de chaque jour recommencer. Dans le fond, on reste  les mêmes forgés à l'illusion du toujours plus et du toujours mieux. La fête en devient une compétition, un devoir. Il y a d'ailleurs toujours eu là-dedans quelque chose qui me gêne : c'est comme si il fallait bruler tous nos calories à vingt ans pour pouvoir être mieux catalysés demain. "Nous avons toute la vie pour nous amuser et toute la mort pour nous reposer", d'accord, mais qui a dit que la vie s'arrêtait à vingt ans ?
    Au final, Erasmus prend parfois des allures de Spring break californien matiné de rythmes et cultures d'Europe. Il n'en reste pas moins que je suis comme chacun, je ne veux jamais rien rater et surtout pas les plus belles occasions. A cela s'ajoute, une peur panique de la solitude qui me colle au corps depuis toujours comme de la crasse qui s'accroche. Cette peur de la solitude ne guérit pas, je dirais même qu'elle se creuse à chaque rupture, chaque abandon, chaque au revoir et chaque adieu. Ma guérison n'a toujours été qu'un échapatoire. Etre partout et nulle part à la fois,  être toujours occupé.
    Un peu de ce que nous fait partager Amy Winehouse dans les paroles de Wake Up Alone, l'overbooking c'est au final un palliatif, une voie de soulagement, une manière de ne pas penser à y penser. J'en connais d'autres des pallatifs, mais ces derniers tempsj'évite de trop boire et les autres drogues m'intéressent moins. Je sais c'est ringard.
    Malgré ces résolutions médicales, je ne suis pas sur que j'aurais la force ce jour là . Pourtant, il ne reste que deux heures qui me sépare du départ de mon bus à Salamanca. Voyage road trip avec des copains planifié depuis quelques jours. Escapade de 24h dans cette ville étudiante, que je connais pas, je suis assez avide de découvertes. Pas tellement une soirée banale erasmus, vraiment un plan sympa. Pas d'auberge sur place, plutôt l'idée d'une nuit blanche à Salamanque. Ca promettait d'être un beau week-end. Le billet est pris, les copains m'attendent. Difficile de renoncer à une chose belle comme ça.
    Je me lève, un petit regard dans la glace. Je n'y arriverais pas. Je me recouche, j'hésite. C'est familier chez moi ce genre de décisions insolubles, je suis du genre indécis tendance radicale. Choisir entre ce que dit Papa et ce que dit Maman. Choisir entre une soirée bien et une autre surement aussi bien.  Choisir entre faire de la politique un soir de plus ou diner avec la femme qu'on aime un soir de plus. Choisir entre un week-end au fond du lit ou une expédition à Salamanca...
    Tant pis pour les voyages cette fois-ci je dors. Moins d'émerveillement dans les yeux certes, mais ma tête n'a surement pas la force de faire trop de découvertes. Un peu moins de fête et de sortie ça ne me fera pas de mal. A peine j'ai pris la décision, je le regrette, j'éteins le téléphone, j'allume une cigarette, j'ouvre un bouquin.
    Nous voilà dimanche soir. Pas de regrets. Ca fait du bien de rester tranquille parfois.
    Je ne suis pas sorti. Je vais le faire : j'ai plus de clopes.

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