Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sueños Madrileños
30 novembre 2007

Home, sweet home !

C'était un de ces voyages qui ne prend jamais son sens. Porque vas en Paris ? Qu'est ce que tu faisais à Paris ? A vrai dire, la réponse ne peut-être qu'absurde, un voyage prévu il y a longtemps qui ne se justifie pas particulièrement ni par l'éventuel besoin d'un retour aux sources, ni par le mal du pays. J'avais simplement pris mon billet trois mois à l'avance et je partais pour Paris. Juste pour un week-end, le temps d'une escapade entre deux vols Ryanair secoué et serré comme on sait si bien le faire dans ses vols pas chers. Je ne savais pas ce que j'allais trouver, ni vraiment ce que j'y cherchais.
    L'accueil n'en fut pas moins des plus chaleureux. Ils étaient tous là, avec leurs sourires, leurs tristesses, leurs forces et leurs faiblesses, ils étaient tous là du début à la fin pour m'entourer et m'aider. Il y a un âge où l'on peut se dire que même à l'aube de sa vie, on a déjà créer des assises suffisantes pour affronter la vie. Bien sur que toutes ne dureront pas , mais elles nous tiennent chaud. Débarquer comme ça, permet de retrouver tous ses points d'attaches dans toute leur diversité et aussi voir ceux qui manquent, ceux qui ne sont pas là, ceux qui se sont absentés et ceux qui ne reviendront jamais.
    On voit alors pour la première fois son ancien monde avec les yeux du nouveau. On est alors un spectateur de sa propre existence. Premier matin, plus de café, direction place Gambetta et l'arrêt du 26. Ironie du sort que cet arrêt de bus. En m'arrêtant à ce coin précis de cette place je me rends compte qu'on peut tracer avec aisance sur quelques mètres le schéma géométrique d'une vingtaine d'années. Tout est là, cela semble à la fois si petit, si réduit et aussi si grand pour tout ce qui a pu s'y passer. On croit toujours qu'on vit dans des grands espaces, que la ville nous rend anonyme et au final nous ne sommes que l'acteur d'un village, qu'un individu en passage dans un espace finalement si petit.
    De là, je peux presque voir, ma rue, celle de mes écoles, la maternelle, puis la primaire. On peut apercevoir, les pas que je faisais pour aller à mon premier collège. C'est là que j'ai connu les premiers baisers, les premiers pleurs, les premières joies. Je peux voir la maison de Cécile et Nico ou du moins voir le chemin pour y aller. Idem quant aux quelques pas qui me séparent de celle de Nina, pour aller chez Anissa il faut descendre un peu plus bas.cLe bus que j'attends élargit déjà mes horizons. C'est dedans que je suis aller au collège, puis au lycée, c'est là que j'ai fait mes premières conneries, trouvé mes premiers amis dont certains ont disparus. C'est aussi là qu'Elle et moi nous sommes rencontrés. Oui, c'est là la première fois que j'ai osé lui parler, qu'on est devenu amis et qu'on s'est embarqués dans une autre vie. Les arrêts suivants résument le reste : ici le boulot de mes parents, là la nouvelle maison de mon père où vit mon petit frère. Au fond, il y a cet immense lycée où j'ai tant vécu, tant appris. Et puis sur le chemin, il y a bien le début de cette rue qui mène à ce refuge où nous vivions Elle et moi. C'est là que s'est écoulé un an et demi de vie. Je ne voulais pas y aller, mais mes pas m'y ont guidés comme par instinct animal. Je n'aurais pas du venir. Je ne devrais pas être à Paris.
    La seule vérité qu'il reste, ça n'est pas la nostalgie. Tout cela est bel et bien terminé. Ce cadran géometrique n'est peut-être pas épuisé, mais un petit cycle en est du moins terminé. Dans quelques semaines, ils vendront l'immeuble du boulot de mes parents. Les jeunes qui glandent devant le lycée ont des visages inconnus. Celle qui a traversée toutes ses aventures à mes côtés découvre la vie d'adulte dans le froid américain. Dans notre refuge, un autre couple laisse les journées filaient surement sans réaliser que l'éternité elle aussi peut terminer. Voilà, c'est fini. Je n'ai pas de regrets. Tout cela n'est qu'un point de départ, loin de la ligne d'arrivée.
    Ils ont tous étés là pendant quatre jours. Que de chaleurs, que d'amour, ca fait chaud au coeur! Antoine m'a même accompagné à Porte Maillot. Navette retour pour Beauvais. Le métro madrilène n'a pas changé en quelques jours. Me revoila d'un coup à la maison. L'odeur de ce foyer tient chaud. Ils sont plusieurs devant la télé. Marta va se coucher, Mathieu et moi allons préparer à diner. Ca fait du bien d'être de retour à la maison. Home, sweet home.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité