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Sueños Madrileños
22 octobre 2007

Ecrire de soi, sur soi ou pour soi...Ecrire pourquoi ?

Ami lecteur bonjour,

Vois-tu ils sont quelque uns à me dire et répeter d'ouvrir enfin un blog, de mon côté les textes s'accumulent sans les envoyer nulle part. Me voilà une fois de plus confronté à un de ces cruels paradoxes dont j'ai le secret. Il n'est pas récent pour moi d'être un farouche adversaire de ce format. Les blogs politiques m'ennuient y compris ceux de mes meilleurs camarades, et au fond je les trouve toujours d'une banale superficialité. Une superficialité qui nous détourne du réel et du travail pratique pour se réfugier dans les obscurs confins de la blogosphère. A l'ère de l'information, je dois pourtant surement confesser mon erreur et ma ringardise du moins en ce qui concerne la politique. Parce que c'est aujourd'hui devenu un des outils nécessaires du débat et au contraire les responsables politiques ont tort de s'en passer.

Mais en écrivant ces quelques mots, je n'ai pas la prétention d'ouvrir ici une tribune politique ou un carnet militant. Je n'en ai ni la volonté, ni l'assise suffisante pour prétendre faire partager mes analyses à la terre entière. Bien sur, les lecteurs égarés qui se retrouveraient sur ce site ne couperont pas à quelques lignes de politique, car les pensées et les rêves sont bien celui d'un seul être dont une partie d'habiter ce monde est aussi celle de l'engagement militant. Quelque peu éloigné de mes activités, il n'en reste pas moins difficile d'échapper à ce que l'on est devenu par le fruit de son parcours, de son trajet.

Je ne te propose pas non plus ce qui ressemblerait à un carnet de voyage ou a un aller retour entre regard touristique et point de vue d'autochtone. Certains font cela bien mieux que moi et si vous voulez connaître Madrid bien des auteurs et des conteurs m'ont devancés largement dans cette exercice descriptif. Conscient de mes limites, je n'ai jamais été un virtuose de la plume et du récit. Et lorsque je raconte, le factuel prend bien vite le pas sur l'émotionnel. Alors que dans l'écriture, je n'ai jamais su conté autre chose que mes propres émotions et mes propres sentiments, même à l'heure décrire certains discours.

Alors ma démarche paraît bien égoïste et autocentrée, celle d'un individu contant émotions et pensées solitaires sans savoir si cela garde un quelconque intérêt ou porte encore un sens. Il y a quelques années alors que je passais mon bac de français, l'une des plus belle thématiques étudiées était celle du biographique. Nous étudions alors les raisons d'écrire. Leiris utilisant l'écriture comme une thérapie, comme un triste regard sur soi. Cette démarche m'effraie, mais elle me semble au final inhérente à chacun qui se raconte sur Internet, lorsqu'il ne se contente pas d'une vitrine superficielle. A travers nos mots, nous reflétons notre être même lorsque le sujet nous semble protecteur. Mais ce format donne plus de confort, le récit retrospectif laisse place au chronologique, au récit de l'instantané ou du moins du présent. Il nous évite ainsi de tomber dans les travers d'une psychanalyse publique qui ennuierait tout le monde.

De plus l'exercice me satisfait et m'attire parce qu'il désacralise le rapport à l'écriture. Nous sommes si nombreux à avoir du écrire dans nos activités ou nos études, sans avoir pu croire être à l'aise avec la plume. Combien de fois m'a t'on reproché la lourdeur de mon style ou de mes expressions? A l'heure où chacun à sa manière se répand sur Internet, il n'y a pas de honte à mettre une voix de plus dans les choeurs.

Il est indéniable qu'il y a un côté vaniteux dans le récit de soi qui m'a toujours fait fuir le format du blog illustration criante d'un âge d'exaltation de l'individu. Mais en admettant cette part d'égocentrisme, je me lance et accepte ce pari. Celui de raconter, une vie, ma vie, mais au-delà de moi mon expérience au monde. Un monde trimbalé et défiguré puisque marqué par cette idée d'exil temporaire, involontaire mais non subi. Un monde entre Paris et Madrid, car les pensées ne quittent jamais tout à fait l'un pour rejoindre totalement l'autre. Un monde d'expérience de ce fils d'immigrés espagnols qui retourne sur une terre familiale, si elle n'est familière, en recherche de fragments d'identités.

Ce que je te propose n'est ni tout à fait un récit de moi, ni totalement sur moi vu que mon regard sera résolument tourné vers l'extérieur, c'est sans aucun doute un récit pour moi, même si j'ose croire que ces quelques lignes puissent trouver un sens dans l'oeil et l'esprit d'un autre, ami ou inconnu. Cela aura t'il un sens pour toi? Lacan dit qu'une "lettre trouve toujours son destinataire". J'entame cette aventure sans savoir idée de son but ou de son éventuel succcés. Je prends ces billets comme autant de bouteilles à la mer qui peut-être trouverons un jour leur destinataire.

Et puis enfin, à l'heure de la télévision et mon obsession seriesque vous ne couperez pas à mes petits commentaires sur les petits délices que nous offre le PAF kidnappés par les autoroutes de l'Internet. Et si je me lance enfin dans cet exercice maintes fois recommandés, il faut croire que Gossip Girl y est bien pour quelque chose comme vision idéale et idéalisée pour la langue de pute que je suis et que je reste. Sans oublier que même si je ne prétends pas avoir son talent, ni ses obligations si même Hank Moody se met au "blogging", je ne peux rester le dernier des gardiens du temple.

A très bientôt,

Stéphane

 

PS : Pour les liens de streaming, toujours pas de concurrent crédible à gigistudio et r4v3n

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